Premier projet photo, Origin marque le début de mon parcours de photographe.
Avant de me lancer dans de nouvelles thématiques, j’ai eu envie de revenir sur mes débuts, sur les images qui ont façonné mon regard et m’ont poussé à aller plus loin.
C’est une façon de poser les bases, de présenter d’où je viens avant de montrer où je vais.

Origin est un projet un peu particulier. Ce n’est pas une série pensée à l’avance, mais plutôt un retour sur le chemin parcouru, une manière de retracer, à travers mes photos, comment tout a commencé et comment ma manière de voir le monde a évolué.

Ce projet regroupe cinq périodes qui marquent autant d’étapes personnelles que photographiques, depuis mes premiers clichés pris au téléphone, jusqu’à mes prises de vue actuelles avec un vrai boîtier. Chacune de ces périodes représente un moment précis de ma vie : mes débuts dans l’Aude, mes premières explorations, mes essais maladroits, puis la découverte d’un vrai plaisir à composer et à capturer le monde autrement.

L’idée n’est pas de montrer uniquement ce que je fais de mieux, mais de partager l’évolution d’un regard, parfois flou, parfois hésitant, qui s’est affiné avec le temps. On y trouve des photos imparfaites, des essais, des transitions, mais surtout des traces sincères de curiosité et d’envie d’apprendre.

“Origin”, c’est un peu le projet fondateur de tout le reste. C’est le point de départ, celui qui raconte comment un simple passe-temps est devenu une vraie envie d’explorer, de découvrir, et de créer. En le partageant, j’espère que chacun pourra y retrouver un peu de cette nostalgie qu’on ressent quand on revoit ses propres débuts, et peut-être l’envie de se rappeler que toute passion commence quelque part.

Les tout débuts

C’est à cette période que tout a commencé, quelque part entre la fin du collège et le lycée. J’habitais alors dans l’Aude, une région que je découvrais encore, entre montagnes, forêts et escapades jusqu’en Espagne. Les paysages pyrénéens m’ont tout de suite donné envie de les capturer, même sans savoir vraiment pourquoi.

Je n’avais pas de matériel particulier, juste les téléphones un peu bancals que mes parents m’offraient à l’époque. Avec un ami, on passait nos journées dehors à explorer, filmer, bricoler de petites vidéos pour YouTube… Rien de sérieux, mais c’est ce qui m’a donné goût à l’image, au fait de figer un moment, un lieu, une lumière.

Aujourd’hui, ces photos me rappellent surtout des souvenirs simples : des balades, des rires, des découvertes. Ce sont des images sans prétention, mais qui marquent les premiers pas d’un regard curieux, celui d’un ado qui découvrait le monde autour de lui sans savoir qu’il venait de trouver sa première passion.

Les Découvertes

Cette période correspond à mes années lycée, une époque où tout s’est accéléré. J’ai commencé à vraiment m’ouvrir au monde, à rencontrer des amis, à bouger davantage, à découvrir des paysages, et surtout à me sentir plus libre. C’est aussi là que j’ai eu mon premier vrai téléphone, capable de prendre des photos correctes, un petit changement matériel, mais un grand pas pour moi.

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à prendre goût à la photo. Je testais, j’essayais, je jouais avec les cadrages sans trop savoir ce que je faisais, mais en cherchant à rendre mes images “belles” à mes yeux. Je ne pensais pas encore à la technique : c’était l’instinct, la composition, le plaisir de capturer une ambiance.

Cette période, c’est aussi celle de mes premiers pas d’indépendance. J’ai quitté la maison familiale pour vivre à Toulouse, et ça a été un vrai tournant. Beaucoup de découvertes, parfois un peu de désordre, mais surtout une nouvelle façon de voir les choses.

Finalement, c’est une période où, en apprenant à construire mes images, j’apprenais aussi à me construire moi-même.

Les Explorations

Cette période marque le moment où j’ai commencé à sortir de ma zone de confort. J’ai découvert de nouveaux univers presque par hasard, au fil des opportunités qui se présentaient à moi. C’est à cette époque que je suis entré dans l’armée, ce qui m’a permis de voyager, de voir d’autres régions et de capter des scènes complètement différentes de ce que je connaissais.

Entre deux permissions, j’ai commencé à photographier l’aviation, à explorer des lieux abandonnés, à m’essayer à la photo animalière … toujours sans plan précis, simplement parce que l’occasion se présentait. Je testais tout, sans trop réfléchir, en m’appliquant un peu plus sur les retouches, mais toujours avec cette envie d’obtenir une image équilibrée, vivante.

C’est aussi à cette période que j’ai approfondi la création d’image avec mon ami Jérémy. On s’est lancé dans la création de contenu : d’abord sur YouTube, puis sur Twitch, lui devant la caméra, moi derrière. On s’est même essayé à la photo culinaire, lui en tant que pâtissier, moi en travaillant les cadrages et la lumière, sans le savoir, je commençais déjà à me former à la mise en scène et à la composition.

Ces explorations m’ont donné le goût de la diversité. Photographier un avion, un animal, une pâtisserie ou un lieu abandonné, ce n’était pas si différent : à chaque fois, il s’agissait de capturer une trace, un moment, une émotion liée à une expérience vécue. C’est à ce moment-là que j’ai compris que la photo pouvait être bien plus qu’un souvenir; un moyen de figer ce que j’avais ressenti sur le moment.

Le tournant

C’est la fin de l’armée, le retour dans les Pyrénées-Orientales. Une nouvelle page se tourne, mais cette fois, avec une envie profonde de redécouverte du territoire, de moi-même, et bien sûr, de la photo.

C’est aussi à ce moment-là que Jérémy et moi décidons de fonder La P’tite Production, portée par cette curiosité commune et ce besoin de créer plus sérieusement. Grâce à une subvention régionale, on s’équipe enfin d’un vrai matériel : boîtier, objectifs, éclairage… bref, de quoi concrétiser nos envies.

Je me souviens encore de la première fois où j’ai tenu ce boîtier entre mes mains : c’était comme si un nouveau champ des possibles s’ouvrait devant nous. On n’était plus dans l’expérimentation à tâtons, mais dans une véritable démarche de construction.

Dès lors, je voulais faire les choses différemment : soigner mes compositions, réfléchir à la lumière, chercher la justesse dans chaque image. L’idée n’était plus seulement de “prendre une photo”, mais de faire de l’image, avec tout ce que cela implique de rigueur et de passion.

C’est à cette période que j’ai commencé à sentir que je passais à autre chose.

Mes clichés gagnaient en précision, en équilibre, et surtout, en intention. La colorimétrie devenait un terrain d’expérimentation à part entière. En somme, “Le tournant”, c’est le moment où la photographie a cessé d’être un simple passe-temps, pour devenir un vrai langage.

Aujourd'hui...

..., je me dis simplement que c’est le moment de vraiment tenter quelque chose.

Je ne sais pas encore où tout ça me mènera, mais j’ai envie de continuer à explorer le monde, les gens, la nature… et moi-même, quelque part.

La photographie, maintenant, c’est devenu bien plus qu’une passion : c’est un prétexte pour vivre.

Un prétexte pour partir en trek plusieurs jours, me perdre en montagne, attendre patiemment dans une forêt juste pour apercevoir un animal et tenter de le capturer dans son instant. En tout cas c'est mon envie.

Un prétexte pour gravir un sommet, contempler un lever d’étoiles, plonger sous l’eau pour photographier un poisson ou une épave.

C’est aussi l’envie de découvrir des lieux oubliés, où le temps s’est arrêté et où la nature reprend ses droits.

Et puis, c’est aussi une manière de partager des moments simples avec les copains, de se marrer, de créer, de faire des photos… et parfois de dévorer les gâteaux qu’on devait simplement “photographier” ^^

Je ne prétends pas être photographe professionnel, loin de là. Je reste un amateur curieux, mais un amateur passionné, qui a juste envie de continuer à apprendre, à ressentir, et à vivre des choses à travers son objectif.

✦ Conclusion

Ce projet Origin, c’est un peu ma façon de remonter le fil du temps.
De revoir mes débuts maladroits, mes découvertes, mes tâtonnements, mes essais un peu flous… et de me rappeler pourquoi j’ai pris goût à tout ça.
C’est une trace de mon parcours, mais aussi un point de départ.

Peut-être que personne ne verra tout ça.

Peut-être que personne ne lira ces mots.

Mais ce n’est pas grave, parce que je ne le fais pas pour ça.

Je le fais pour moi, pour garder une trace, pour comprendre d’où je viens et pourquoi j’ai continué à avancer.

Parce qu’en réalité, Origin ne parle pas seulement du passé, il marque la fin d’un chapitre et le début d’une grande aventure.
Une aventure faite d’images, de rencontres, de projets, et surtout de curiosité.

Aujourd’hui, je me sens prêt à continuer à explorer, à apprendre, à me tromper, à recommencer, à créer.
Et si ces photos peuvent inspirer, émouvoir, ou simplement donner envie à quelqu’un d’attraper un appareil à son tour, alors le but sera déjà atteint.

La suite reste à écrire — et elle commence ici.

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